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Les bulletins déterminent-ils les pratiques pédagogiques?

La FAÉ (Fédération autonome de l’enseignement) s’inquiète. Voici un extrait d’un article de Pascale Breton.

«On se rend compte qu’il n’y a pas de changements. On est toujours dans la même approche des compétences», affirme Sylvain Mallette, vice-président à la vie professionnelle à la FAE.

Source: Article de la Presse (16 juin 2012)

Je sais que je prêche dans le désert depuis deux ans, mais je continue de prétendre que les modifications au bulletin n’ont pas de lien avec les pratiques pédagogiques. En effet, le bulletin est un outil de communication avec les parents, afin qu’ils comprennent comment progresse leur enfant, quelles sont ses forces, quelles sont ses faiblesses. Les modifications annoncées il y a deux ans avaient comme premier objectif de rendre cette communication plus transparente et plus accessible aux parents. D’où le retour aux pourcentages, le réduction du nombre d’éléments dans le bulletin et l’utilisation de termes simplifiés (comme Lire, Écrire et Parler).

À ce que je sache, cela n’impliquait aucun changement au Programme de formation de l’école québécoise (PFÉQ) ou à la Politique d’évaluation des apprentissages qui lui est associée. (Deux exceptions: l’abandon du terme compétence transversale et l’abandon de l’obligation d’utiliser les échelles de niveaux de compétence fournies par le MELS).

Cependant, pour plusieurs, cela a été mal compris. En fait, plusieurs y ont compris ce qu’il souhaitait. Les syndicats y ont vu un retour vers les connaissances, les enseignants y ont vu un allègement du fardeau de l’évaluation des apprentissages (liant la diminution du nombre de notes dans le bulletin à une réduction de l’évaluation). Je crois que cela est une erreur. Pour les enseignants, une modification du bulletin ne change pas le nombre de compétences à évaluer, puisque le programme de formation n’a pas changé et donc qu’il faut toujours évaluer le niveau de chaque élève sur l’ensemble des compétences (souvent 3 par discipline) ni la façon d’évaluer le niveau des élèves.

Au contraire, le nouveau bulletin demande une tâche supplémentaire aux enseignants, soit le passage des jugements sur les compétences à des notes en pourcentage dans le bulletin. D’ailleurs, bien que le vocable « compétence transversale » ait lui été abandonné, le bulletin comprend toujours une section pour que l’enseignant commente la capacité de travailler en équipe, de s’organiser et autres.

Je finirai en soulignant que cela n’est pas surprenant. En effet, la confusion entre l’évaluation et la notation est très répandue, et ce, du primaire jusqu’à l’université montrant que le manque de formation en évaluation des apprentissages a des conséquences directes sur la capacité des enseignants de réaliser celle-ci de façon professionnelle et en s’appuyant sur des pratiques exemplaires.

(Lien vers la Politique d’évaluation des apprentissages.)

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